La randonnée de Glymur et cap sur Þingvellir
Réveil tranquille ce matin sur le camping d’Hellissandur, tout à l’extrémité ouest de la péninsule de Snæfellsnes. L’air est un peu plus frais que d’habitude dans le van : la bouteille de gaz a rendu l’âme dans la nuit, coupant le chauffage. Rien de dramatique, mais l’arrêt technique s’impose. À Ólafsvík, nous faisons le plein… de gaz ! Une nouvelle bouteille pour tenir jusqu’à la fin de notre périple, et nous voilà repartis.
Nous reprenons la route 54 côté nord de la péninsule, un tronçon déjà emprunté hier, mais que nous retrouvons avec plaisir. Arrêt rapide à Berserkjahraun, où de petits cratères volcaniques aux teintes rougeâtres contrastent avec le vert intense de la mousse. Le drone prend son envol pour capturer ce décor spectaculaire.
Peu après, nous bifurquons sur la route 56. Le col qu’elle franchit a la réputation d’être l’un des plus beaux du secteur, et effectivement : paysages ouverts, route goudronnée, reliefs sculptés. Nous marquons une pause à Selvallafoss, une jolie cascade dominant un lac et toute la plaine alentour, avant de redescendre vers le sud pour rejoindre à nouveau la route 54 sur le tronçon opposé à celui d’hier.
Plus loin, nous atteignons Borgarnes, petite ville installée sur une presqu’île au cœur d’un fjord, puis traversons son long pont avant de retrouver la route n°1. La direction est désormais claire : cap sur Reykjavík. Mais avant, un détour s’impose.
Nous quittons la nationale dans le secteur d’Akranes pour emprunter la route 47 qui s’enfonce dans le fjord Hvalfjörður. Tout au bout, se cache l’un des joyaux de l’Islande : la randonnée de Glymur, menant à la deuxième plus haute cascade du pays (198 m).
Après un rapide déjeuner au parking, nous nous lançons à 13h30. Le sentier démarre dans un champ de lave étonnamment végétalisé, avec de hauts buissons peu fréquents en Islande. La vue sur le Fjord entame cette rando et la première surprise vient vite : le passage par une sorte de grotte qui débouche directement sur le lit d’une rivière. Nous remontons ce dernier jusqu’à un point délicat : une traversée à l’aide d’un tronc et d’une corde. Entre équilibre, sac à dos et eau vive, le passage demande un peu d’agilité, mais le jeu en vaut la chandelle.
Vient ensuite l’ascension proprement dite. Le sentier grimpe à flanc de falaise, offrant des vues spectaculaires sur le canyon et la cascade. Plus on monte, plus la perspective est vertigineuse, mais la beauté du panorama compense largement l’effort.

En haut, deux options : rebrousser chemin ou poursuivre la boucle en traversant la rivière. En été, la seconde est possible. Nous nous déchaussons, pantalons relevés, chaussures autour du cou, et avançons dans une eau glaciale venue des glaciers (2 à 4 °C à peine !). Le courant est fort, les cailloux sous nos pieds sont douloureux, et la traversée se transforme en véritable test de résistance. Pieds engourdis et crispation, mais sourire aux lèvres une fois l’autre rive rejoins.
La descente se fait par le versant opposé, sur un chemin moins fréquenté et au balisage parfois incertain. Heureusement, notre trace GPS nous évite de trop nous égarer près des falaises. Après 3h30 heures d’effort (contre les 2h30 annoncées par les randonneurs au rythme plus pressé), nous retrouvons le parking, heureux et fiers d’avoir accompli cette boucle exigeante mais grandiose.


L’heure est à la détente, mais la chance n’est pas de notre côté : à Hvammsvík Hot Springs situé à quelques kilomètres, les bains chauds donnant sur le fjord affichent complet. Pas de regret cependant : nous avons encore de la route et préférons avancer vers notre prochaine étape.

Nous reprenons donc la 47, puis la 48 et enfin la 36 pour rejoindre le parc national de Þingvellir (Thingvellir). Ici, les plaques tectoniques américaine et eurasienne s’écartent, créant un paysage unique classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. C’est aussi ici que nous avons prévu notre dernière grande activité : la plongée dans la faille de Silfra, prévue demain matin.
Nous trouvons une place au camping du parc. Le terrain est un peu meuble par endroits, mais nous dénichons un bon emplacement près des commodités. Dîner tranquille, coucher un peu plus tôt que d’habitude : demain, réveil matinal pour une journée qui s’annonce mémorable.