Entre vents, vagues et montagnes embrumées
La nuit fut agitée dehors, mais bien douce à l’intérieur du van. Les rafales de vent et la pluie ont malmené les tentes voisines, et nous étions bien heureux de notre choix d’hébergement. Après un petit-déjeuner réconfortant et un brin de toilette, nous prenons la route vers l’extrémité de la presqu’île de Vestrahorn. L’accès au site est compris dans notre nuit au camping, et nous filons vers le grand radar de l’OTAN, installé à côté du phare, au bout de la jetée.
Le soleil se lève à l’horizon, illuminant l’Atlantique déchaîné. Les vagues viennent s’écraser avec puissance sur les falaises, projetant des embruns dans l’air. Sur un petit îlot, une colonie de phoques bruns profite de la tranquillité du matin. Avec les jumelles, nous les observons longuement, certains curieux venant jeter un œil dans l’eau, d’autres restant allongés sur leur plage privée.
En repartant, les nuages se dissipent enfin et les majestueuses montagnes de Vestrahorn se dévoilent. Leur silhouette, que certains comparent à la forme du masque de Batman, apparaît dans toute sa splendeur. Nous faisons ensuite halte sur la plage noire, parsemée d’herbes vertes, un contraste saisissant. À marée basse, l’endroit est idéal pour capturer le reflet parfait des montagnes.
Nous reprenons ensuite la route numéro 1 vers l’est. Le ruban d’asphalte longe la côte, offrant de superbes panoramas sur les plages noires et les champs de lave recouverts de mousse. Et au une surprise découverte avec chance, sur le long de la côte à la sortie d’un virage, j’aperçois des bois en haut d’une colline. Après avoir trouvé de quoi faire demi tour et stationner notre van, nous prenons nos gambettes pour s’approcher, et là un grand cerf couché. Nous l’observerons sans s’approcher de trop près afin de ne pas le déranger et il nous fera le plaisir de se lever et de promener paisiblement sur la côte.
Après un passage par une petite boutique de souvenirs, nous quittons la route principale pour emprunter un col de montagne en gravier. Accessible sans 4×4, cette piste nous mène à travers des paysages spectaculaires, ponctués de cascades que l’on ne compte plus. Nous longeons ensuite le Lagarfljót, un immense lac étiré comme un fjord, célèbre pour la légende de son serpent géant, le Lagarfljótsormurinn, cousin islandais du monstre du Loch Ness.
Notre objectif est la cascade Hengifoss. Le sentier, d’environ 5 km aller-retour, suit le flanc d’un canyon jusqu’à cette chute d’eau nichée dans une gorge sombre. Les parois, striées de couches de roches volcaniques rouges et noires, donnent à l’endroit une allure presque martienne. Les plus aventureux, dont nous faisons partie, escaladent les rochers jusqu’au pied de la cascade pour profiter de sa fraîcheur et immortaliser la scène.
En fin de journée, nous longeons à nouveau le lac, cette fois sur la rive nord, pour rejoindre Egilsstaðir. De là, une nouvelle route de montagne nous conduit à Seyðisfjörður, petit port entouré de montagnes abruptes, connu pour son église bleue et sa rue arc-en-ciel.
La lumière décline sur les façades colorées, et la mer, plus calme que le matin, berce doucement le village.