Jour 5 : Côte Sud – Skftafell Jôkulsarlon

Jour 5 : Côte Sud – Skftafell Jôkulsarlon

🏔 Jour 5 — Du noir volcanique aux diamants de glace

Ce cinquième jour commence sous le signe de l’organisation. Ce soir, une excursion nous attend à 17h, alors il faut être efficaces… mais sans stress. À ce stade de notre road trip, le rythme s’installe, fluide, naturel. Le temps en Islande se mesure moins en heures qu’en paysages.

Nous reprenons la route numéro 1 en direction de l’est, avec pour objectif final : le plus grand glacier d’Islande, le Vatnajökull. Mais en chemin, plusieurs arrêts s’imposent.

Notre première pause se fait à Fossálar, une jolie cascade discrète, presque oubliée sur le bord de la route. Elle offre un spectacle apaisant, ses eaux s’écoulant doucement sur les roches noires, dans un décor simple mais captivant. C’est un arrêt court, parfait pour quelques clichés.

Nous reprenons ensuite la route jusqu’au parc de Skaftafell, point de départ de notre randonnée du matin. Plusieurs options s’offrent à nous, mais nous optons pour l’essentiel : une boucle de 5 km jusqu’à la fameuse cascade de Svartifoss. Cette chute d’eau, nichée au creux d’un petit cirque basaltique, est connue pour ses orgues volcaniques : des colonnes noires parfaitement géométriques, comme une cathédrale naturelle sculptée par le feu et l’eau.

Le sentier grimpe rapidement, comme souvent ici. Mais au sommet, la vue sur les plaines et la vallée en contrebas vaut largement l’effort. Sur le chemin du retour, nous longeons des talus couverts de fleurs de myrtilles, et certaines déjà bien sucrées, qu’on picore en marchant comme des enfants.

Après cette belle mise en jambes, direction le village de Hof, pour un pique-nique face à Hofskirkja, l’une des dernières églises de tourbe encore intactes en Islande. Son toit végétal se fond dans le paysage, comme sortie d’un conte nordique. C’est calme, presque hors du temps.

L’après-midi se poursuit par une randonnée dans le canyon de Múlagljúfur, un véritable décor de film fantastique. En haut, les sentiers surplombent une vallée vert émeraude, creusée de chutes d’eau multiples, de parois vertigineuses et de falaises envahies par les oiseaux. Le lieu est sauvage, puissant, vibrant. La randonnée demande un peu d’effort, mais chaque pas nous offre une nouvelle perspective encore plus spectaculaire que la précédente.

Nous reprenons la route pour une première halte à Fjallsárlón, une lagune glaciaire paisible, un peu moins connue, et donc moins fréquentée. On y aperçoit de petits icebergs flottants, comme des éclats de silence bleuté. Mais la vraie star, c’est Jökulsárlón, que nous rejoignons peu après.

Ici, changement d’ambiance : plus de monde, mais aussi plus d’infrastructures. Nous embarquons pour une excursion touristique sur la lagune, à bord d’un camion amphibie, à la fois curieux et amusant. Sur l’eau, les icebergs dérivent lentement, créant un ballet glacé. Quelques phoques nous observent au loin, et notre guide nous parle de la formation de cette lagune et de son évolution vers l’océan.

Justement, après l’excursion, nous traversons le pont pour rejoindre Diamond Beach, où les morceaux de glace échappés de la lagune viennent s’échouer sur le sable noir. Le contraste est saisissant. Certains blocs, d’un bleu cristallin, brillent littéralement comme des diamants. L’Atlantique, lui, est déchaîné. Les vagues roulent avec force et fracas. Difficile d’imaginer prendre la mer demain… mais qui sait ? Le vent pourrait tourner.

La journée se termine par une route vers l’Est, jusqu’à Vestrahorn, une presqu’île spectaculaire que l’on rejoint après une bonne heure de route. À l’entrée du site, un petit bar fait aussi office de réception du camping. L’ambiance est chaleureuse, le lieu propose de délicieuses pâtisseries et quelques plats simples. En s’installant ici, vous obtenez aussi l’accès à l’ensemble du site : plage noire, phare, dunes, et l’arrière-plan dramatique de Vestrahorn, cette montagne déchiquetée qui plonge dans la mer.

Nous posons notre van face à ce panorama, bercés par le bruit des vagues et la lumière rasante du soir. Demain promet d’être tout aussi beau… s’il ne pleut pas trop.

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