Blue Lagoon, volcans en feu, et rivière thermale au cœur des montagnes 


Le réveil est difficile, après une nuit très entrecoupée. Il est 7h, mais la lumière douce de l’Islande nous remet doucement en route. Petit-déjeuner dans le van, premiers ajustements de rangement : il faut apprendre à jouer au Tetris avec les pulls, vestes, pantalons, valises… sans oublier les quatre énormes chaises de camping et leur table assortie. Spoiler : avec la météo islandaise, on doute fortement d’en profiter !
Mention spéciale au fauteuil coincé dans la douche, faute de place ailleurs. Pour l’instant, ça fait beaucoup rire — à voir dans quelques jours !
Il est 8h nous voilà prêts à commencer notre deuxième journée d’aventure, et quoi de mieux que de commencer par une expérience mythique : le Blue Lagoon !

Le Blue Lagoon : un luxe islandais
Il faut savoir que le tarif d’entrée varie selon l’heure : plus on arrive tôt, moins c’est cher… mais tout est relatif ! Même à 7h, les prix restent élevés. Cela dit, à cette heure-là, le site n’est pas encore ouvert, il faut patienter jusqu’à 8h aujourd’hui.
Dès l’entrée, on est accueillis dans un grand bâtiment moderne. Les vestiaires sont spacieux, séparés hommes/femmes, avec des casiers verrouillés par un bracelet électronique. On se douche, les produits sont fournis (shampoing, gel douche), puis direction le bassin d’eau chaude laiteuse.
L’eau est à la fois douce, enveloppante et relaxante. On y flotte facilement, le regard perdu dans cette brume bleue qui nous entoure. Le bassin est vaste, avec plusieurs coins à explorer : bains à vapeur, cascade sur la nuque, recoins cachés… un vrai paradis thermique.
Nous avions pris l’entrée de base, qui donne droit à un masque à la silice pour le visage et une boisson offerte (servie directement au bar dans l’eau). Le forfait supérieur donne accès à un peignoir, à d’autres types de masques, et à plus de boissons.
On y passe environ deux heures, à profiter de chaque recoin. À la sortie, tout est pensé : serviettes, douches chaudes, crème hydratante, sèche-cheveux, et même des sèche-maillots (sauf chez les femmes, apparemment… 😅).
Grindavík, ville fantôme
À 11h30, nous reprenons notre route vers Grindavík, une ville aujourd’hui à moitié désertée depuis les récentes activités sismiques. On traverse une ville figée, entre maisons fissurées, échafaudages, routes éventrées, trous dans les jardins… Certaines maisons, pourtant superbes, semblent abandonnées. C’est un paysage à la fois fascinant et troublant. Nous continuerons par sa baie avec ses épaves de bateaux échoués et ses paysages à coupé le souffle.
Randonnée vers le volcan actif (éruption du 14 juillet)
Nous poursuivons vers un volcan actuellement en éruption (le nom : Sundhnúkagígar, au nord de Grindavík). Sur place, on se gare facilement sur le parking P1, malgré l’affluence. Après un petit repas rapide, on enfile les chaussures de rando.
Le sentier est plat au départ mais très boueux, marqué par le passage de gros 4×4 touristiques. On progresse environ 3 à 4 kilomètres, avec par moments une vue lointaine sur le volcan.
Puis vient la première butte, et là… le spectacle est saisissant. On découvre la lave jaillissante, le cône fumant, les explosions rougeoyantes… un moment grandiose, presque irréel.
Sur les conseils d’un garde local, on pousse la marche d’un demi-kilomètre supplémentaire vers un point d’observation où une coulée de lave très récente, encore fumante, s’étale devant nous. À travers les vapeurs, on sent encore la chaleur émaner du sol. Face à cette force de la nature, on se sent tout petit.



En route vers Reykjadalur : la vallée de la rivière chaude
Après 9 km de marche en tout, retour au van. Une longue route d’environ 50 minutes nous attend pour atteindre la vallée de Reykjadalur, connue pour sa rivière thermale naturelle.
En chemin, arrêt dans un supermarché de la ville de Hveragerði pour quelques ravitaillements. Puis on atteint le parking de départ de la randonnée.
Sur place, un panneau annonce 3,3 km de marche pour atteindre la rivière. Il est déjà 19h30, nous sommes bien fatigués, mais motivés. La montée paraît rude, mais elle est progressive. Le sentier alterne montées, descentes, virages… parfois on croit être arrivés, mais non. Heureusement, les paysages sont somptueux : collines, vapeur géothermique, vallées verdoyantes.
On croise quelques Français qui nous encouragent : “Courage, il vous reste 30 minutes, mais ça vaut le coup !” Alors on continue.
Baignade à la nuit tombante
Enfin, la rivière chaude est là. Un petit abri permet de se changer, mais à 20h30, le vent s’est levé, le soleil décline, et nos maillots sont encore mouillés du matin… Ce n’est pas l’idéal.
On se jette à l’eau quand même : l’eau est chaude, certes, mais pas aussi brûlante que celle du Blue Lagoon, et surtout, des algues douces nous chatouillent la peau. L’expérience est jolie, mais je ne reste pas longtemps. Trop froid, trop fatiguée. Séchage express, remaillotage, et hop, on redescend.
Nuit à Selfoss
Vers 21h30, nous voilà de retour au van. Après avoir réglé le parking via l’application Parka (très pratique en Islande, grâce aux caméras qui lisent votre plaque d’immatriculation), on prend la route vers Selfoss.
La ville est très agréable, avec une belle rivière traversée par un pont, une architecture moderne et originale, presque de cinéma. Le camping est simple : un grand terrain plat, quelques équipements, douches gratuites et chaudes (appréciables après une telle journée !), point d’eau potable et tous les services utiles pour les vans.
On se couche, exténués mais émerveillés, prêts pour une nouvelle journée islandaise.